J’ai voulu régler la question « entre hommes »

Dans mon entreprise, je me rends compte que mon comptable dont j’étais assez proche, a commis des irrégularités et a, en gros, volé l’entreprise. Il avoue tout de suite et promet qu’il remboursera. Il est marié, a des enfants et je comprends ses craintes. Je le licencie mais ne porte pas plainte. Il commence aussitôt ces remboursements mensuels. J’étais content finalement de n’avoir pas détruit sa vie car cela va très vite et j’avais l’impression d’avoir fait preuve d’humanité.

Mon commissaire aux comptes ne voit pas cela du même œil. Très professionnel, il me dit que ce n’est pas possible, qu’il est obligé de « révéler » les infractions et délits, que cela fait partie de ses obligations, qu’il révèle des faits au Procureur mais qu’en aucun cas il est juge.

Je suis convoqué et mis en garde à vue pour présomption de complicité, ce qui veut dire que je peux être sanctionné comme complice de l’auteur du vol. Une enquête est diligentée. Je vis dans la peur quelques semaines, je prends des médicaments car dans cette machine, on a toujours peur d’être broyé et que personne ne croit en la bonne foi.

Finalement, il n’y a pas eu de poursuite à mon encontre mais mon comptable a été condamné.

Juridiquement, j’ai eu tort mais moralement avais-je tort ? J’ai simplement voulu régler la question «  entre hommes »