Je suis pharmacien et je lis assidûment votre tribune. Je trouve l’idée de mettre au grand jour le quotidien des indépendants excellente. J’espère que ces témoignages inciteront les pouvoirs publics à se mettre autour d’une table pour arrêter ce qu’il y a lieu de qualifier de véritable sabotage de notre économie.
Non seulement nous sommes les plus taxés au monde, mais en plus l’environnement administratif politique et financier nous est hostile. Malheureusement il n’y a pas que l’administration et les banques pour nous punir. Notre communauté d’entrepreneurs est loin d’être exemplaire et je constate ici et là que bon nombre parmi nous sont des bourreaux pour nos membres.
J’aimerais juste relater ici une mésaventure qui est loin d’être un cas isolé. Diplômé pharmacien et enfant d’une famille modeste je prends mon courage à deux mains et me lance dans le projet de reprise d’une officine. Le challenge est loin d’être gagné. Comme pour tous mes collègues issus du rang, l’apport personnel est insuffisant et il faudra batailler pour obtenir du banquier qu’il rallonge la durée de remboursement. Cela ne suffira pas je trouve dans le cercle familial un complément d’apport ainsi qu’une garantie caution. La négociation avec le vendeur dure des mois. Avant contrat, promesses, discussions, modifications, je suis tellement en avance que j’accepte tout. Le vendeur exige, mais ne signe jamais rien. A chaque réunion de signature, il trouve une excuse et brille par son absence, prétextant qu’il manque un ultime document. Ultime réunion pour signer le compromis, la date est choisie par le vendeur, mon conseiller rentre de Paris plus tôt pour que la signature soit certaine. Le vendeur sera absent. Nous décidons alors de signer seuls en demandant au vendeur de signer chez son avocat sous quinzaine. La quinzaine passe et voilà que j’apprends que j’ai servi de lièvre car la vente vient d’être signée avec un tiers.
A moi d’assumer les frais d’avocat, 15 k€ qui entament d’autant mon apport personnel et rendent mon installation future encore plus aléatoire. Je me suis battu pour répondre à toutes les exigences du vendeur, de la banque et de l’ordre. Tout était en place… tout cela pour rien et je n’ai aucun recours…. victime d’un confrère, d’un entrepreneur.
J’espère qu’Idée PME refusera de tels adhérents. Défendez ceux qui le méritent. Ne perdez pas de temps avec ceux qui font honte à notre communauté. Dans tous les cas merci et bravo pour ce que vous faites.