Lettre ouverte du syndicat IDEE PME à M. Emmanuel Macron, Président de la République

IDEE-PME
Siège social : Zone Aéroparc II
3, rue des Cigognes
67960 Strasbourg-Entzheim

Monsieur le Président de la République
Palais de l’Elysée
55, Rue du Faubourg saint Honoré
750008 PARIS

Strasbourg, le 1er Janvier 2018

Objet : Lettre ouverte du syndicat IDEE PME à M. Emmanuel Macron, Président de la République

Notre belle France, symbole de liberté et des droits de l’homme attire les peuples du monde entier. Pourtant les entrepreneurs auront vite compris que les lois votées par nos élus, nos administrations, notre justice transforment le rêve d’entreprendre en cauchemar.

Malgré nos infrastructures de qualité, notre situation géographique, notre gastronomie, nos paysages la France n’attire plus les entreprises étrangères. L’instabilité législative et l’insécurité fiscale sont les premières objections à l’installation. Ajoutons à cela le coût élevé de la main d’œuvre pourtant de qualité mais qui supporte les cotisations sociales et fiscales les plus onéreuses au monde.

L’incorporation du coût des taxes de toutes sortes qui nourrissent notre État dépensier rend la consommation onéreuse au point que même les retraités Français vont s’exiler sous des cieux plus cléments. Les plus pauvres au Portugal les plus riches en Belgique, Suisse etc.
Cette spirale nous mène tout droit à l’appauvrissement de nos concitoyens. Les revenus distribués aux inactifs assurent sans aucun doute la paix sociale mais ils détruisent dignité et personnalité.

Si la reprise économique a déjà fait ses effets dans les pays voisins, la France reste en panne. Il n y a plus de moteur dans notre belle machine.
De grâce monsieur Macron redonnez aux français le goût du travail, de l’innovation et surtout la rage d’entreprendre.
Mobilisez vos équipes pour que la liberté d’entreprendre devienne la qualité première de notre nation.

Nos concitoyens sont inventifs et créatifs, ils s’adaptent plus que d’autres aux situations imprévues. Faites de nous des entrepreneurs et notre économie s’envolera. Nous dépasserons ceux comme l’Allemagne que nous envions aujourd’hui. Eux comparent nos entrepreneurs à des coureurs du tour de France qui pédaleraient avec une rapidité excessive sans avancer comme s’ils étaient privés de chaine.

Les français croient en vous, de grâce redonnez nous la liberté d’entreprendre et de travailler dans la dignité et vous aurez terrassé la bête immonde du chômage qui nous réduit à la pauvreté humaine et économique.

Vous incarnez le renouveau en politique, pourtant, après le « Tsunami Macron » et la mise en place d’un ordre nouveau il est déplorable de constater que les PME n’ont ni Ministre ni Secrétaire d’Etat.

Nous avons bien entendu M. Bruno Lemaire affirmer qu’il détenait ce portefeuille dans son Ministère des « Finances ».
Les Agriculteurs gardent leur super-ministère au sein duquel il y aura bientôt plus de fonctionnaires que d’agriculteurs. Par contre les près de 4 millions de PME/TPE n’ont aucun ministère ni même un secrétariat d’État.

Monsieur le Président, nos revendications n’ont qu’un seul objectif : Laisser les Entreprises produire des richesses. Tout est en place pour qu’elles soient réparties en impôts, cotisations sociales, investissements … la part qui revient aux entrepreneurs est bien souvent la plus faible.

A vous de libérer nos actions :
1. Les normes
Elles sont inadaptées, inapplicables, incompréhensibles. Des contrôleurs de tous bords, trop souvent incompétents imposent l’impossible au chef d’entreprise.

2. Les délais Administratifs
Les délais administratifs pour construire ou rénover sont tels qu’ils bloquent l’économie. Il est temps que les fonctionnaires soient formés à nous soutenir, à nous assister et non à nous empêcher d’avancer, que la notion de SERVICE Public reprenne enfin tout son sens.

3. Produire en France : Relocaliser
Nos adhérents de la branche textile nous rendent attentifs à l’évolution de la répartition de la valeur ajoutée. Un Jeans vendu 100 il y a 25 ans coûtait 75 en matière et main d’oeuvre. Aujourd’hui le même produit est acheté 15 au producteur étranger, le prix de vente au consommateur n’a en revanche pas baissé …

La grande distribution affirme qu’elle a augmenté le pouvoir d’achat de nos citoyens, c’est sans doute démontrable, mais il n’en demeure pas moins que c’est au détriment de la production nationale qui elle seule finance notre modèle social.

Les agriculteurs en reviennent aux circuits courts pour survivre. Ceux qui sont passés au Bio (avec les risques que cela représentait pour leur survie économique) voient des produits espagnoles leur prendre tout l’espace dans les rayons des grandes surfaces. Comment nos agriculteurs peuvent-ils lutter quand la somme des normes qu’ils sont contraints de respecter détruit leur compétitivité.

4. Le chômage
5 millions de chômeurs et pas de candidats aux postes proposés par les artisans, les restaurateurs, les PME. La reprise économique est là. Nous avons besoin d’une main d’oeuvre qualifiée pour répondre aux commandes et trop de postes restent à pourvoir.

80% de bacheliers était l’objectif de nos précédents gouvernements. Nos jeunes poursuivent leurs études à l’Université, dans des filières sans avenir alors que notre pays a plus que jamais besoin d’artisans. Il nous faut les former.

Ces métiers se transmettaient de génération en génération par des passionnés. L’expérience ne se transmet malheureusement pas par une formation accélérée de 6 mois. Les artisans armés d’un CAP trouvent TOUS du travail.

Qu’allez-vous faire pour rendre ces beaux métiers à nouveau attractifs, pour que l’apprentissage redevienne une filière d’excellence ?

5. Entreprises en difficulté
Ce chantier est énorme. Nous le déplorons chaque jour, 90% des entreprises qui font appel à la justice lorsqu’elles rencontrent des difficultés finissent en liquidation.

Nous savons que 25 % des dépôts de Bilan ont pour cause une créance impayée. Il est grand temps de réinventer la loi afin d’arrêter ce massacre.

Le syndicat IDEE PME à émis de nombreuses suggestions comme.
– Fin du super-privilège des créances fiscales au détriment des créances de PME.
– Il faut faciliter l’injection de trésorerie en début de procédure. Le Rachat Temporaire d’Actifs développé par Capital Initiative R.T.A. peut y contribuer.
– Les banques s’interdisent tout octroi de crédit ou facilité aux entreprises en redressement judiciaire.

6. Financement des PME
Nous le savons, nos petites entreprises manquent de fonds propres. Cela rend le risque d’entreprendre tel que nous ne répondons pas aux critères de financement des banques.

D’autres moyens de financement sont à mettre en place.

Beaucoup d’entreprises seront sacrifiées faute de ne pouvoir financer l’augmentation de leur fond de roulement qui découle de la reprise économique. Quel gâchis !

7. Stop aux contrôles excessifs
Contrôles fiscaux, contrôles URSSAF, inspection du travail, normes de sécurité, normes d’accessibilité … Trop c’est trop ! Laissons les entrepreneurs travailler. Une trêve s’impose pour que nous puissions consacrer nos énergies à la production.

8. Affecter les contrôleurs au contrôle du service public
Il est demandé aux entrepreneurs d’être parfaits, exemplaires, sans faille ni défaut de respecter les règles les plus tatillonnes. En face de nous nous avons un service public qui ne mérite plus le qualificatif de service.

Les bâtiments publics sont-ils aux normes ? NON ! Les usagers sont bien plus en danger dans certaines mairies, écoles ou préfectures que chez nos hôteliers-restaurateur.

Lenteurs administratives, abonnés absents, aucune notion de service, le client est un usager et le fonctionnaire hait l’entreprise.
L’entrepreneur qui court le marathon avec un sac à dos devrait être meilleur que ses concurrents !?

De grâce monsieur Macron affectez vos contrôleurs au coaching de vos fonctionnaires afin que leurs interventions tendent vers une spirale positive d’assistance et de soutien.

9. Une justice responsable
La justice forte du principe de séparation des pouvoirs est devenue la dictature des juges. Ses erreurs ne sont pas sanctionnées. Elle vit à une autre époque, un autre temps. Aux audiences toutes les personnes sont convoquées à la même heure. Aurait-on oublié que l’on vole le temps de ceux qui attendent inutilement. Nous sommes au moyen âge. Quelle entreprise de service digne de ce nom agirait de la sorte ?

Monsieur le Président, notre prestigieuse institution ne fonctionne plus.

Un de nos adhérents a porté plainte pour escroquerie en 2012. L’infraction est un flagrant délit. Le coupable vit désormais à l’étranger il ne viendra probablement pas à l’audience enfin fixée en mars 2018. Ces délais sont inacceptables à l’heure du numérique.

Des exemples de ce type nous en publierons tous les mois.

Laissez-nous travailler et mettez le service public au service de nos concitoyens.

10. Réintroduire du bon sens

La liste est sans fin
– Une administration qui nous contrôle, qui nous bloque. Des lois à n’en plus finir qui sont abrogées avant même d’être appliquées. Des règlements qui régissent tout dans les moindres détails. Des contrôleurs qui exigent l’exemplarité sans donner l’exemple, …
Notre Etat n’est pas géré. Il dépense plus qu’il n’encaisse, sa stratégie n’est pas cadrée. Il est grand temps qu’un pilote vienne à nouveau fixer le cap pour corriger ces dérives.
– L’école n’apprend plus les bases les plus élémentaires.
– Déserts médicaux, attentes aux urgences, 6 mois pour avoir rendez-vous chez un spécialiste, comment avons-nous pu en venir à cette aberration ?

Qui donc maîtrise le numérus clausus. Il exclue des bons éléments d’une filière et nous faisons appel à des médecins étrangers dans des proportions édifiantes.

Qui arrêtera la machine infernale qui comme la locomotive dans la bête humaine nous conduit au désastre ? Une réforme structurelle en profondeur de l’organisation administrative des Entreprises est une priorité.

Monsieur le Président de la République, vous avez écouté nos concitoyens pour construire votre programme. Continuez et descendez dans l’arène.

Vous incarnez la jeunesse et le renouveau cela fait de vous l’ambassadeur idéal du pays symbole de lumière de liberté et de démocratie. L’image de la France avait perdu de sa splendeur, grâce à vous nos concitoyens retrouvent la fierté d’être Français. Ne l’oubliez pas : sans la contribution de nos TPE/PME à l’économie nationale le chômage restera élevé et l’image de notre pays sera à jamais ternie aux yeux du monde.

Soyez digne de la confiance que le peuple à placé en vous. Les Français sont prêts, ils le méritent.

M. René HANS
Président du Syndicat IDEE PME