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le Loisium, illustration de la carte des blocages en France
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Amuse-bouche « les envies d’Alsace »
et ses crémants festifs
L’Alsace est cette « ancienne région » fusionnée dans un Grand-Est en l’An 2016. Cette Alsace là est reconnue pour sa culture et son histoire liée à celle du vin. Sans vin, point d’Alsace ! La vigne a ciselé les paysages et les mentalités de cette portion rhénane, s échappant également sur les rives de la Moselle. Les romains nous ont apporté ce cadeau de civilisation. Le Rhin, l’Ill, la Moselle ont constitué le nerf commercial de l’expansion de la boisson vers la Suisse ou vers la Baltique. Le vin a rapporté des taxes et des bénéfices. Les villes, églises et les commerçants ont pu construire des demeures, des cités prospères et du savoir faire. Les artistes, les artisans ont rejoint cette région prospère. Les idées se sont cristallisées entre humanisme, révolte paysanne, Réforme et révolution industrielle. Bref, le vin a créé le commerce, le commerce a entrainé la richesse et la notoriété, la richesse a entrainé le mécénat et permis l’épanouissement des arts et des échanges malgré les invasions et les guerres.
Aujourd’hui, cette production viticole demeure un moteur ainsi que le tourisme autour de cette concentration de beautés. Cependant, le territoire n’est pas sous cloche et les Alsaciens gardent heureusement dans leurs gènes, des envies d’entreprendre, d’attractivité et de progrès.
Mais cela, c’était avant…des années de procédure abusive contre le projet Loisium Alsace. Voilà un bel exemple qui pourrait faire fuir les investisseurs étrangers qui sont encore assez inconscients ou têtus pour croire en notre pays.
Apéritif
Les petits kouglofs Wine and Spa et petits financiers salés
A Voegtlingshoffen, voilà 7 ans, des investisseurs autrichiens proposent de rééditer leur concept made in Austria de Loisium, savant mélange de culture d’hôtel de luxe et de vinothérapie. L’équation semble alors simple : commune motivée + maire dynamique+ terrain magnifique vendu aux investisseurs (anciennes carrières, proche Abbaye de Marbach) + déclassement du terrain accepté par le Conseil général + partenaires solides (25 millions d’investissement) + permis de construire accordé en 2010 + architecte de renom.
Le résultat attendu ? 50 emplois, 72 chambres, spa de 1300 m². L’ambiance est euphorique en 2008. L’Alsace pourra bientôt s’enorgueillir d’un hôtel 4 étoiles ! On pensait pouvoir accueillir des hôtes rapidement. On ne savait pas encore à quelle sauce le projet pourrait être mangé !
Entrée
Chaud-froid gratiné et sa salade verte
Depuis 2008, en raison des multiples recours d’une association d’opposants au projet, les travaux sont bloqués au nom de la protection de l’environnement. Combien de projets ont-ils d’ailleurs été bloqués par les associations écologistes idéologues qui ont leurs réseaux d’influence bien ancrés jusque dans les administrations des ministères ? Les Alsaciens écologistes sont devenus plus radicaux que leurs homologues « Grün » de l’autre côté du Rhin. Combien de projets bloqués ou abandonnés de guerre lasse ! Pendant ce temps, en 10 ans, le chômage a doublé en Alsace. Le Baden Wurtemberg, présidé par un élu vert, récemment réélu, a un taux de chômage de 4 % !
Peut en témoigner cette entreprise allemande qui tente désespérément de répondre aux appels d’offre français en matière d’énergie solaire ! Réponse de la France, l’Alsace n’est pas assez ensoleillée. L’entrepreneur allemand est ébahi, lui qui construit des sites à la même hauteur dans le Baden Wurtemberg et même bien plus au Nord de l’Allemagne ! Le soleil brillerait-il plus fort Outre-Rhin ?
Plat de résistance
Terrine aux trois étages et œufs de mille ans avec son wrap au cœur d’avocat
Loisium Alsace, depuis 2009, trois pilules avalées, trois séries de décisions contestées par les opposants auprès de la juridiction administrative : d’abord la révision simplifiée du POS de 2009. Celle-ci a été définitivement validée par un arrêt du Conseil d’Etat en décembre 2015. Deuxième salve, la délibération du 15 mai 2009 du Conseil Général du Haut-Rhin qui réduit le périmètre de l’espace naturel sensible de la commune. Là aussi la délibération a été définitivement validée par le Conseil d’Etat du 8 janvier 2016. Elle ne peut donc plus être remise en cause aujourd’hui. Enfin, a été attaqué devant le Tribunal administratif, le permis de construire de 2010 accordé par le Maire de Voegtlingshoffen à la Société LOISIUM ALSACE en vue de la création de l’hôtel et du centre d’évènement du vin. Recours rejeté en 2014 puis en appel.
Aujourd’hui, l’association annonce chercher des fonds ou sollicitera l’aide juridictionnelle pour un pourvoi en cassation et c’est parti pour 18 mois ! Encore !
L’on pourrait en rire, si les situations ne devenaient pas ubuesques ! L’adage selon lequel « en France, l’on fait les lois au gouvernement, on les vote au parlement et on les applique en Alsace », a des conséquences dramatiques. Les entreprises allemandes ou autrichiens s’arrachent les cheveux et doivent engager des négociateurs interculturels et des spécialistes pour être en veille permanente. Les lois, règlements, décrets créent un climat d’incertitude juridique et fiscal. En effet, ce qui est vrai un jour peut devenir faux le lendemain. N’idéalisons pas l’Allemagne ou l’Autriche qui ont leurs propres lourdeurs administratives mais, tout de même, le pragmatisme l’emporte en général et fait la force de ces économies où règne une vraie culture de l’entreprise.
Reste que le 3 juin 2015, un article de la Tribune faisait le constat suivant :
Le classement 2012-2013 du World Economic Forum place la France au 126ème rang sur 144 pays en matière de complexité administrative. De plus, le rapport d’Alain Lambert et Jean-Claude Boulard de 2013 sur l’inflation normative met en exergue l’action des élus locaux encadrée par la somme phénoménale de 400 000 textes réglementaires et circulaires. Un exemple, cité par François Hollande lui-même le 21 mars 2013 lors d’un déplacement à Toulouse : il faut 184 jours pour bâtir un entrepôt en France, contre 97 en Allemagne et 27 aux États-Unis…
Pour un hôtel de luxe, 9 ans !
Un aéroport Notre Dame des Landes ! Plus de 40 ans
Trou normand et son millefeuille
Ainsi selon le Président du Conseil général actuel Eric Straumann, ancien président de l’Association départemental du tourisme qui a toujours porté le projet avec ferveur, on ne peut tenir la promesse et les délibérations de la majorité précédente. « Nous n’avons plus le droit de subventionner des entreprises » souligne simplement le député-président en se basant sur la loi NOtre. Le plan de financement vient d’avoir un trou de 2 millions alors que les investisseurs ne sont en rien responsables du retard pris!
L’emploi sacrifié sur l’autel de l‘indifférence et le manque de combattivité de nos élus. Ce buzz là ne serait pas nécessaire ? Ne faut-il pas alerter le Président RICHERT qui dispose désormais de la compétence économie ? Certes, il est vrai que cela fait 7 ans que l’on attend que soit enfin accepté le permis de construire pour l’hôtel Loisium après moult recours. Pourtant, comment accepter qu’un engagement pris par une collectivité ne soit pas respecté ! Quelle confiance avoir dans nos élus, nos collectivités ?
Les législateurs en faisant une cuisine institutionnelle pour simplifier les niveaux des collectivités ont pensé le nouveau système en mode « administration » sans réfléchir au message délivré aux entreprises. La compétence économique s’éloigne du terrain pour remonter au niveau de grands ensembles surdimensionnés à savoir les régions. L’incertitude se renforce encore puisque les acteurs économiques nationaux et internationaux doivent trouver les nouvelles compétences, les nouvelles personnes et nouveaux lieux de pouvoir ! On est loin du choc de simplification !
Lenteur de la justice, acharnement des procédures, dépenses de l’entreprise en études de faisabilité et recours, dépense de la commune en frais d’avocats, frais de personnel dans les administrations pour instruction, impatience des entreprises locales du BTP en manque de commandes en raison des baisses d’investissements des collectivités, quel gâchis !
Dans un Etat de droit, il est normal que des procédures permettent d’encadrer de nouveaux projets. Mais ces actions ne sont-elles pas trop nombreuses et abusives dans certains cas ?
Par ailleurs, quel maire (qui veut être réelu) et quel département et quelle entreprise du tourisme (qui veut attirer des touristes) peuvent être soupçonnés de vouloir détruire la nature, bétonner les paysages, détruire la qualité de vie d’un territoire ? Le Haut-Rhin n’est pas un département en forme d’écomusée. C’est un département qui vit, veut créer des emplois, conscients des limites foncières limitées, de l’exploitation des ressources.
Ce rapport de méfiance à tous les étages du pays est préjudiciable ! Il est pourtant organisé par l’administration parfois bien zélée lorsqu’il s’agit de contrecarrer un projet, par certains politiques lesquels, sous prétexte de lois mouvantes, renoncent à la parole donnée sans chercher d’autres solutions, par la méconnaissance généralisée des décideurs et médias de la vie d’une entreprise laquelle n’a pas la même notion du temps que les administrations ou que la justice.
Dessert
Pièce montée 4 étoiles avec son marc de Marbach
2017 verra, nous l’espérons, ce projet touristique d’ampleur sortir de terre ! Enfin !
Café viennois tenace
et schnaps à la patience des moines
Les investisseurs « autrichiens s’accrochent » (L’Alsace, 8 avril 2016). Ils ont déjà investi 1,2 million d’Euros. Nous tenons à les féliciter pour leur ténacité et pour leur foi en notre territoire et en ses potentiels.